Si, si... On trouve parfois
des aveux intéressants sur le Journal du Net. Tenez, par exemple l'interview de Elisabeth
Chamontin, membre de la commission technique de Diffusion contrôle. Oh, l'interview
en elle même n'est guère plus intéressante que le speech habituel des concernés du
secteur. Mais au détour d'une petite phrase on découvre un élément qui permet de
comprendre les énormes différences dans la comptabilisation des visites entre les outils
sitecentrics.
Cette phrase, je vous la livre : "En réalité, il existe bien une définition de la visite
établie par le Cesp, selon laquelle on retient la durée de 30 minutes pour comptabiliser
une cession (sic). Mais cette définition a été interprétée de deux façons
différentes : certains outils considéraient qu'au delà de 30 minutes de surf sur un
site, on comptabilisait une deuxième cession (re-sic). L'autre interprétation, plus
proche de l'esprit de la définition, considère en réalité que si l'internaute qui a
quitté le site revient dans les 30 minutes, il s'agit de la même visite.".
Si vous lisez
attentivement cette phrase vous comprenez comment certains sites explosent les compteurs
de visites. En effet, lorsqu'une visite est comptabilisée chaque fois qu'un visiteur
passe plus d'une demi-heure sur un site, celui-ci a tout intérêt à rafraîchir
automatiquement (par le META Refresh) et le plus souvent possible la page. Ainsi si le
visiteur reste sur le site 8 heures par jour, il va comptabiliser 17 visites. Sur des
sites où les utilisateurs restent "scotchés" c'est terriblement efficace : les
boursicoteurs en ligne qui laisse leur site préféré en fenêtre "minimisée"
toute la journée, les utilisateurs de web-messagerie qui font la même chose parce qu'il
s'en serve au bureau pour ne pas utiliser les messagerie "corporate", les
"chatteurs" etc...
Si par exemple
vous prenez la peine de lire la définition de la visite utilisée par cybermétrie
("Conformément
aux normes internationales, une consultation de plus dune demi-heure, comme
larrêt du navigateur, entraîne la comptabilisation dune nouvelle visite"),
vous commencerez à comprendre pourquoi Caramail, Boursorama et autre tchatche.com
comptabilise des millions de visites mensuelles.
Autre élément
intéressant du discours de Mââme Elisabeth : "Certaines versions labellisées
ne sont pas encore commercialisées par leur éditeur et les versions antérieures ne
permettent pas la certification par Diffusion Contrôle".
Elle déclare
que Diffusion Contrôle a labellisé des outils dans des versions qui ne sont pas encore
utilisées. C'est ce que l'on avait cru comprendre mais on ne l'avait pas vu
écrit lors de l'annonce en fanfare de cette certification rédemptrice avec l'annonce des
élus vertueux. Personnellement je n'avais lu nulle part que des outils certifiés
n'étaient pas utilisés !
Heureusement que cette labellisation devait
apporter de la clarté dans les pratiques ! On sait pertinemment que certaines versions
des outils donnent des résultats délirants. Vont-ils continuer à les utiliser à côté
des versions "labellisées" ? Vont-ils afficher plusieurs classements ? Vont-ils
indiquer clairement si l'outil utilisé est labellisé ? Il est évident que si certains
instituts de mesure se mettent à adopter une définition différente de la visite , les
performances de leurs clients vont s'effondrer. Vont-ils prendre le risque d'étaler en
plein jour le peu de rigueur qui prévalait jusqu'à présent ? Ou vont-ils se servir de
la labellisation comme argument marketing global sur l'ensemble des versions ? Attendons
de voir... Mais en tout cas toutes ces questions sont pour nous sans réponse. Et cette
certification annoncée n'a pour l'instant apporté aucune clarté dans ces pratiques.
Bien au contraire.
Statisticator.
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