Réflexions variées sur le Kosovo, l'OTAN, Slobodan, la B.N.P. et le reste
Et bien alors, justement, comme on est comme tout le monde, on va donner deux ou trois avis sans intérêt sur le sujet...
Dans un conflit, quelle qu'en soit la nature, les observateurs extérieurs comme les participants se doivent de déterminer qui est le gentil et qui est le méchant. Chacun fait ce choix en fonction de sa propre morale, de son propre système de valeurs. La décision est parfois difficile. Surtout lorsque le conflit est complexe et qu'il se nourrit de ressentiments ancestraux, de haines profondes remontant à des faits historiques anciens ou encore, à des croyances religieuses.
Les 300.000 réfugiés qui fuient actuellement le Kosovo d'où les Serbes les chassent sont sans aucun doute les victimes de la folie nationaliste insufflée à tout un peuple (ou presque) par un fou, Slobodan Milosevic. Mais aussi bien entendu, indirectement, celles des frappes aériennes. Il est évident que l'épuration ethnique totale du Kosovo ou d'ailleurs par le fou de Belgrade est un peu déclenchée par les bombardements. Bien entendu, elle avait déjà été déclenchée avant et elle se serait, même sans frappes aériennes, concrétisé un peu plus formellement un jour, sous cette forme (forcés à fuir le pays) ou sous une autre( massacres). Reste que les frappes sont un prétexte pour le boucher de Belgrade.
Doit-on pour autant estimer de manière définitive que les bombardements de l'OTAN sont condamnables?
Sans doute pas. Il est en effet tout à fait heureux d'imaginer que, désormais, les dictateurs de tous poils vont devoir commencer à se poser des questions sur leur avenir au poste de boucher en chef. Pinochet qui tremble à l'aube de sa mort, Slobodan qui doit, au moins, mal dormir, Saddam qui doit quand même se poser quelques questions... Cela ressemble à une lueur d'espoir pour toutes les victimes de dictatures . Oh, bien sur, la Corée du Nord reste la Corée du Nord, bien sur, la Malaisie, la Chine et bien d'autres pays continueront d'opprimer des minorités. Mais le fait que quelques uns aient à se faire du souci est tout de même un bon début. Mieux vaut un dictateur ennuyé qu'aucun. Bien entendu, il existe mille endroits sur le globe où le gendarme mondial (qu'il soit l'OTAN, l'ONU ou les Etats-Unis) ne fait pas son boulot. Alors pourquoi là plutôt qu'ailleurs? Et nombreux sont ceux qui soupçonnent les Etats-Unis d'avoir quelques arrières-pensées politiques lorsqu'ils mènent la guerre contre Slobodan. A juste titre sans doute...
Que les Etats-Unis aient des arrières-pensées lorsqu'elle bombarde Bagdad ou Belgrade, personne ne le conteste. Que le conflit soit complexe et que sa dimension historique échappe à la majorité, sans aucun doute. Il reste donc une solution pour choisir son camp. Prendre de la hauteur est adopter une position simpliste. On peut ainsi considérer que le nationalisme est un véritable fléau. que de la diversité naissent les plus belles fleurs tandis que du rejet de l'autre, pour quelque raison que ce soit, naît la haine. Dès lors, Slobodan Milosevic, nain politique et humain qui n'a trouvé d'autre solution pour conquérir le pouvoir que d'utiliser la haine de l'autre, doit être écarté. De même, la population d'un pays (quel qu'il soit) qui vibre au son du nationalisme doit comprendre, par la force s'il le faut, que cette voie est dangereuse car le reste de la planète ne l'accepte pas.
Dans l'absolu, il est évident que tout cela est stupide. Car enfin, ne vit-on pas sur une si petite planète au regard de l'univers qu'il serait logique de prendre la mesure réelle de notre existence? Et dès lors, inclure quelque part dans le droit international que la guerre est hors-la-loi...?
Quoi qu'il en soit, pendant les massacres de toutes sortes, pendant que des nouveaux-nés meurent de froid dans des camps insalubres, une double page de publicité revient, lancinante dans toute la presse française avec ce message: "Le raid et la vérité". Détrompez-vous, cela n'a rien à voir avec la Yougoslavie, ce sont les mastodontes de la Banque qui s'étripent à coups de pub. Qui dépensent des millions pour faire passer un message dont le côté dérisoire et puéril est affligeant au regard de ce qui se passe à quatre heures de vol de Paris. Car, sans aucun doute, l'essentiel est ailleurs messieurs les banquiers.
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