[Kitetoa, les pizzaïolos du Ouèb

Liberté de la presse: oh my god, Jean-Pierre !

« C'était Jean-Pierre Trucmuche, en direct de la Bourse de Paris »... L'expression a fait le tour des étranges lucarnes françaises durant de nombreuses années au travers des textes corrosifs des Guignols et a symbolisé le journalisme financier, chantre de l'ultralibéralisme. Grandes oEillères, discours quasi-religieux (intégristes) au gré des modes économico-financières décidées par quelques universitaires, patrons d'entreprises ou d'instituts d'émissions, les journalistes financiers (1) ont durant des années, pour la plupart, fait la démonstration de ce que pourrait une caricature de journaliste dans l'esprit populaire. C'est à dire un membre d'une caste (les journalistes) qui tente de manière pathétique de se faire accepter par une autre( le monde la finance) au prix de son objectivité. Ils sont invités à des voyages de presse (de luxe) et sont trop proches des décideurs. Bref, tout ce que l'on peut reprocher de manière générale au monde de la presse. Et voici que ces jours-ci, ce sont les journalistes de la presse financière qui mènent le combat de leur corporation pour défendre leur liberté et leur indépendance... Fort bien.

Ceci dit, la presse est-elle légitime dans ce combat? Pas si sûr... Bien entendu, personne n'est tout blanc ou tout noir, il y a le ying, le yang, la part d'obscurité en chacun et les inévitables contradictions des êtres humains qui parviennent rarement à concilier totalement leurs idéaux et leurs actes. Mais cette fois, il semble qu'il y ait une déplaisante dichotomie entre le discours et les actes qui ne devrait que renforcer la mauvaise perception de la profession par le grand public.

Les Echos se plaignent. Bernard Arnault les rachète et ils estiment à juste titre que leur indépendance (comment écrire des articles critiques sur LVMH lorsque ce groupe devient leur actionnaire?) est mise à mal. La Tribune se plaint. Bernard Arnault les vend et choisit donc le propriétaire de son seul concurrent. La situation est grave. Voici que les journalistes découvrent que la presse française est aux mains d'industriels, les mêmes qui achètent les pages de publicité qui les font vivre. Mauvais pour l'indépendance tout ça.

Aaaahhhhhhhh, ce libéralisme débridé, cette loi du marché, cette main invisible qui le régule... Mais enfin, comment est-il raisonnablement possible qu'un groupe puisse vendre un journal à un autre groupe sans que cela n'émeuve personne ? Peut-être simplement parce que le marché est ainsi fait, qu'il suit sa logique en permettant que deux entreprises puissent faire des affaires comme elle l'entendent, librement, sans que des Etats ou des corporatismes puissent l'empêcher. Peut-être parce que le libéralisme tant vanté à longueur de pages, d'ondes ou de câbles, c'est justement ça. La loi du plus fort, du plus riche, de celui qui a les meilleurs réseaux. Bien ou mal, c'est juste une réalité. Mais comment peut-on à la fois l'encenser à longueur d'articles et le vilipender lorsque, soudain, il s'applique à sa propre entreprise ?

La presse toute entière n'est pas convertie au libéralisme le plus fou, me direz-vous. Certains organes en dénoncent même les effets pervers. D'autres critiquent même, ces impudents, le Thatcherisme à la française qui voit le jour avec Nicolas Sarkozy à l'Elysée... Oui. Sans doute. Mais ici aussi il y a loin de la parole aux actes.

Voyez ces journaux qui nous expliquent combien il est mal d'appauvrir les plus pauvres et de contribuer à enrichir les plus riches. Comment ils soutiennent explicitement ou implicitement les étudiants qui luttent contre les stages mal ou non rémunérés, le recours aux contrats précaires... Ce sont les mêmes qui multiplient le recours aux pigistes, aux CDD reconductibles, souvent de manière illégale ,mais si bien que cela ne se voit pas, qui appauvrissent leurs rédactions en supprimant des postes de journalistes d'investigation, délaissant l'enquête pour la simple réécriture de dépêches d'agences. Les mêmes qui demandent aux journalistes d'être « plurimédias » quand ils ont du mal à être simplement des journalistes qui sortent vérifier leurs informations, par manque de temps, de moyens.

Se donner les moyens de son indépendance (pour les journaux tout au moins), c'est un savant mélange parfois improbable, entre l'intérêt des lecteurs pour les sujets proposés (nombre de ventes), les moyens mis en oeuvre pour les traiter (composition de la rédaction), objectivité, engagement et capacité à s'indigner (y compris de ses propres comportements). Le Canard Enchaîné l'a semble-t-il prouvé depuis longtemps. Non ?




(1)L'auteur a longtemps été journaliste financier dans l'un des canards les plus « financiers » de « la place » (comme l'on dit).

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