Andersen Consulting voit du commerce électronique partout...
Les éminents consultants de chez Andersen ont interrogé 610 personnes et n'hésitent pas à asséner ce genre de gag... On se demande encore ce que veut dire exactement "commerce électronique" dans leur esprit puisque parmi les exemples cités, on trouve à la fois les ventes et le marketing, les achats professionnels, la logistique, la comptabilité, le développement de produits, les ressources humaines, la paye, on en passe...
Quoi qu'il en soit, Andersen estime que, désormais, 80% des entreprises européennes ont "des projets destinés à exploiter davantage les opportunités du commerce électronique". D'ailleurs, "l'enquête montre que 70% disposent déjà d'une stratégie Internet". Non? Deux questions se posent: que font les 27% d'entreprises qui font du commerce électronique sans stratégie Internet? L'autre question fait appel à la simple logique. Imaginez que Andersen vienne vous interviewer au titre de votre entreprise pour son enquête sur le commerce électronique et vous pose ce genre de question... "Avez-vous une stratégie pour Internet?" Vous vous sentez de répondre "non, pas du tout, on y croit pas"?
En règle générale, on peut raisonnable se demander si les réponses aux questions du genre "pensez-vous que le e-commerce va réduire vos coûts?" ou "cela vous permettra-t-il de mieux répondre aux demandes de vos consommateurs?" ne sont pas un peu évidentes....
L'autre grande conclusion des consultants de haut vol est la suivante: les start-up deviennent plus raisonnables et se tournent vers une gestion plus traditionnelle de l'entreprise tandis que les "dotcorps" (comprenez, en français, les entreprises traditionnelles) s'inspirent de la "souplesse" des dotcoms (les start-up). Faudrait savoir quelle est la bonne conduite à avoir...
Que nous raconte encore cette étude? Que le e-commerce global n'existe pas. C'est le marché local qui joue un rôle majeur. Raaahhhh... Mais ils vont faire pleurer plein de monde à dire des trucs comme ça!
Bon, vous pourriez vous demander pourquoi vous allez lire cette étude. Parce que si c'est pour lire ce genre de choses... Mais Andersen a la réponse à cette question: c'est super hyper top e-important de savoir où on en est dans le commerce électronique après le "e-crach". Quoi? Vous ne savez pas ce que c'est que le e-crach? Mais enfin, vous vivez sur Mars? Vous ne vivez pas à e-fond dans le e-business comme les e-consultants de e-Andersen? Le "e-crach" c'est la e-correction boursière d'il y a quelques e-mois. Ce n'était pas un crach, c'était un e-crach. Nous voilà rassuré et en tout cas, moins idiots. Quelle merveilleuse notion que celle du e-crach, non?
Bon, à part ça, Rosemary O'Mahony, Associée, responsable Commerce électronique pour l'Europe estime que tout ça est très rigide et qu'il serait temps que l'Union Européenne soit plus coulante sur le marché du travail ou sur la réglementation... De la flexibilité que diable! Le pouvoir au marché qui en fera bon usage, n'en doutez pas un instant!...
Les patrons de boites interrogées voient, quant à eux, comme premier frein au commerce électronique, le manque de sécurité. Et d'ailleurs, Rosemary O'Mahony nous apprend, un peu mystérieuse tout de même (elle n'en dira pas plus) que "nous avons assisté à de véritables hold-up en ligne"... Avec des e-flingues? Fear....