M(on) P(etit cheval de) 3 | |
La France possède un indéniable patrimoine culturel, la production musicale
représente une part non négligeable de ce patrimoine. Mais voilà ... il était une fois
dans lWeb de vilains petits fichiers portant une extension *.*MP3 Très vite (quelques années après son apparition...pfff !), nous assistons à une subite levée de boucliers de tous les intervenants du secteur, en particulier des maisons de disques... les gentilles maisons de disques qui nous refourguent leurs CD à 120 fr. (dont la durée de vie nexcède pas les 6 mois...et attendez, cest pas fini, puisque bientôt, vous pourrez les mettre à la poubelle après un nombre découtes prédéterminé). Arrêtons de raconter n'importe quoiLe fait que ces messieurs soient un peu lents à comprendre que le MP3 est un format ouvert est excusable (et encore)...mais aller raconter que cest un format pirate relève de la déficience neurologique. Le MP3 est une opportunité pour 95% des artistes (ceux qui ne sont pas sous contrat avec des majors !). Parmi les 5 % restants, on en a quand même quelques-uns qui ont ouvert les yeux (Alanis Morissette, Limp Bizkit, Chuck D, FFF, Primus, Phish...). Et voilà quils veulent nous vendre de la musique dématérialisée en ligne ... révolutionnaire non ? Pas la musique dématérialisée ... le fait de payer 16 fr. (prix pratiqué par SONY MUSIC aux USA) pour 1 titre ce qui nous fait tout de même un album de 12 titres à 192 F (fans de Prince et de Zappa passez votre chemin) sans CD, sans pochette et ... sans moi! Euh autre chose... les formats quon va nous proposer ne seront pas compatibles avec les baladeurs MP3 déjà commercialisés depuis 2 ans !... yaurait-y pas encore un foutage de gueule là ? C'est quoi c'te Bronx???Un artiste qui a une notoriété suffisante na strictement pas besoin de sa maison de disque pour vendre sur le Web, on tape son nom sur nimporte quel moteur de recherche et on est assuré de tomber sur son site officiel. Mais y a pas très longtemps, un juriste dans une maison de disque a du prendre conscience des enjeux des sites artistes, tant et si bien que lon voit aujourdhui apparaître des clauses sur les contrats des artistes stipulant que la maison de disque possède un contrôle total du site (et du contenu comme des liens. On attend impatiemment le site de Johnny qui est en train dêtre développé par Gédéon) de lartiste : ou comment s'inventer un nouveau copyright ! Peu dartistes ont conscience quils se retrouvent dès lors enchaînés à leur maison de disque, alors quils pourraient tirer un profit financier bien plus important sans passer par ces pompes à brouzoufs. (les zicos de FFF ne touchent même pas de quoi payer leur studio de répétition avec ce quils gagnent sur la vente de leurs disques !). Messieurs les artistes, il est plus profitable de vendre vos copyrights à Vivendi, AOL ou Wanadoo (ahahahahah !) que d'en confier l'exploitation à ces vampires ! Enfin pour ceux qui nont toujours rien compris : le Web est une plate forme d'échanges (yen a pas un seul chez les ténors du disque qui sest demandé pourquoi Napster avait autant de succès ?) qui n'a jamais été conçue pour faire de la vente sécurisée. Un petit zoom sur les pros: UniversalUniversal Music est une major incontournable. Son président, Monsieur Pascal Nègre cumule cette fonction avec celle de président du SNEP (syndicat des éditeurs phonographiques mandaté par la SACEM et qui mandate lui même la SCPP). Outre la lourdeur administrative de nos belles institutions, cest lanachronisme (démagogique ?) du discours tenu qui est inquiétant. Voici ce que lon pouvait lire dans le rapport annuel 1998 du SNEP : " Le MP3 est un logiciel qui permet de pirater de la musique " (sic). Ne perdons pas de vue que ces messieurs sont censés informer les professionnels de la musique... Nous voici au mois de juin 2000, le site Universalmusic.fr est en activité, ils font de la vente online " top sécurisée " (la boîte qui soccupe des paiements en ligne est ATOS ! ! Plus de 10 millions dinvestissements pour un résultat plutôt décevant : une débauche deffets graphiques mais une navigabilité style Fort Boyard. Universal prévoit pour son site une enveloppe budgétaire de développement de lordre de 20 millions de francs par an pour les deux prochaines années. Pour linstant, le site se veut un site informatif (sic) sur lequel il est toutefois possible dacheter des CD. Cest pour le mois de septembre quest prévu le téléchargement de musique numérisée et... sécurisée : ben voilà quils comprennent comment ça fonctionne ça maintenant !) Universal envisage de proposer un bouquet de Web radio ainsi quune TV online, pour enfin devenir à moyen terme un fournisseur daccès gratuit. " I ve got one hand in my socket " (à lanis Maurissette)Venons-en maintenant au stockage et utilisation des informations utilisateurs... Me voilà sur le site www.universalmusic.fr. Tout en bas, on a une petite barre de navigation grisonnante dans laquelle se trouve un "OIM BLOC "...Késako ? Jouvre un nouveau profil dans lequel je rentre des informations me concernant : nom, prénom, adresse, email et mot de passe " crypté " (sic)....
Et Voilà, jai un cyber bloc-notes...PSION peut trembler ! Par simple curiosité je referme la fenêtre OIM BLOC, je la rouvre et constate avec surprise que je suis instantanément identifié : ladresse email rentrée préalablement saffiche automatiquement dans mon OIM BLOC. Avant de tirer des conclusions hâtives, je reboote mon ordinateur... ... je le reconnecte,...comme dhabitude la fenêtre Universal souvre de façon étrange sur mon écran (bug ou optimisation graphique présomptueuse ?)... ...je rouvre le OIM BLOC... et une fois encore mon adresse email est affichée !
Je poursuis mon surf dans les liens proposés par le OIM BLOC après avoir rentré mon mot de passe : après lordinateur, cest à lutilisateur dêtre identifié.
Je clique sur longlet _Liste_ et voici ce que lon me propose de faire : Un service gratuit ... super ! ...Si lon y regarde à deux fois, ce service là est loin dêtre anodin. Là il faut sêtre penché sur les conditions générales de vente du site : SECURISATION Notre Site est sécurisé grâce : A la technologie de cryptage SSL (SECURE SOCKETS LAYER*) qui crypte l'information de la transmission aux fonctions de cryptage de votre navigateur Netscape ou Internet Explorer au système de paiement en ligne sécurisé ATOS qui permet la connexion directe de votre ordinateur au centre Carte Bancaire pour le traitement et la demande d'autorisation. La transaction est effectuée selon les normes de sécurité du secteur bancaire. Aucune donnée confidentielle ne transite ou n'est stockée chez UNIVERSAL MUSIC ON LINE ou sur Internet.Bon alors là ... si ça cest pas nous prendre pour des cons ! Mais soyons rassurés car toujours selon les conditions générales : CONFIDENTIALITE UNIVERSAL MUSIC ON LINE traite les informations vous concernant avec une grande confidentialité. Les informations vous concernant pourront notamment être utilisées afin de vous transmettre les communiqués relatifs aux mises à jour de notre catalogue (et des offres promotionnelles croisées...). Elles pourront également être utilisées à des fins de prospection auprès d'autres partenaires commerciaux. (tous ceux qui proposent un lien sur le site Universal ?... ces données seront elles vendues ou feront elles lobjet dun généreux don au syndicat professionnel ?) UNIVERSAL MUSIC ON LINE s'engage à ne communiquer en aucun cas des informations confidentielles liées à votre compte bancaire. Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978 (article 34), nous vous rappelons que vous disposez à tout moment d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition aux données personnelles vous concernant. Pour cela il vous suffit de nous en faire la demande par courrier en nous indiquant vos nom, prénom, adresse et e-mail : UNIVERSAL MUSIC ON LINE AVENUE MAURICE RAVEL BP 200 92 185 ANTONY CEDEX Je clique donc sur longlet Discothèque et là encore surprise, on me propose de rentrer dans mon OIM BLOC lintégralité de ma discothèque. Linterface est conviviale et si lon en croit le webmaster, il sagirait dun autre gracieux et sympathique service offert à linternaute : communiquer à vos correspondants votre discothèque comme carte didentité de vos goûts musicaux... ...Quelles connaissances ? ... les internautes que vous rencontrerez dans les forums thématiques de discussions proposés par universalmusic.fr... Cest pas gagné ! ... et puis qu'est-ce qu'ils en ont à foutre de ma discothèque ? Ce que lon oublie de dire à linternaute... Là encore, cest lui qui alimente une base de données le concernant. Présenté comme un service pour linternaute, cest en fait un puissant outil de collecte dinformation marketing sur sa clientèle : goûts musicaux, fréquence dachat...Evidemment, avec de telles informations, les campagnes de communication ou doffres promotionnelles personnalisées deviennent plus efficaces à un coût négligeable.
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