Le problème essentiel c'est quand même...
C'était dit avec une conviction incroyable. Un ton appuyé. Par un grand de la radio... Peut-être Guillaume Durand? Je ne sais pas. Sans doute... Qu'importe... La veille au soir, broyant un peu du noir, je me demandais si le Liban allait replonger dans une guerre civile. Je me demandais ce que l'on pouvait faire, vraiment, pour lutter contre le travail des enfants. Bien entendu je ne trouvais aucune réponse à mes questions et l'agressivité des autres conducteurs alors que je rentrais du travail me laissait, un fois de plus, pantois.
Le problème essentiel ce matin là était donc de savoir si oui ou non, le courant Fabius allait faire on ne sait quoi (je n'ai pas entendu) à Jospin.
Voyez-vous ça...
D'une part les Français se désintéressent chaque jour un peu plus de la politique. Le problème posé par le journaliste démontre donc son ancrage dans un petit milieu parisien politico-médiatique (sinon comment pourrait-il dire quelque chose comme ça?). D'autre part, cette petite planète compte un nombre certain de "problèmes essentiels". Il est donc étonnant de se focaliser sur celui-ci... Ah oui, me direz-vous, mais là encore, Kitetoa s'énerve sur un détail qu'il sort de son contexte. Car en fait, si le journaliste a dit "problème essentiel", c'est sans doute, justement, parce que cela s'insérait dans un contexte et puis, c'est sûrement une façon de parler....
Ben oui. Mais non... Le rôle du journaliste est sans aucun doute d'informer. Il lui faut aussi poser des questions pour que les lecteurs/auditeurs/téléspectateurs et autres *.eurs ne se contentent pas de recevoir des informations pré-mâchées, au risque, un jour, d'accepter n'importe quelle propagande. Mais alors, si le rôle des journalistes est aussi noble, ne devraient-ils pas en mesurer l'importance et respecter au delà de l'imaginable les gens auxquels ils s'adressent? Cela implique donc de prendre la mesure des mots que l'on utilise, ne pas survendre un sujet, histoire de meubler ou de vendre de la publicité.
Mais il semble que les journalistes, pour une grande partie, aient surtout pris la grosse tête. Assis derrière leurs écrans, ils ne mesurent plus le poids des mots (comme dit l'autre) qu'ils utilisent. Il ne mesurent pas le ridicule et la vacuité des sujets qu'ils montent en épingle. Ils encensent un jour et brûlent la même chose le lendemain. Le meilleur exemple est sans doute la "nouvelle économie". Adulée, et avec elle toutes ses icônes pré-pubères, la e-connerie est maintenant raillée par les mêmes organes de presse (de Libération au Monde en passant par les magazines).
Triste monde.
Pendant ce temps là, au fond des mines en Amérique du Sud, dans les ateliers de tissage en Inde, des enfants esclaves vivent un calvaire. Moins important sans doute que celui des courants socialistes ou que celui des imbéciles de droite qui rêvaient de devenir maire de Paris... Bah, il y a bien des gens pour acheter dans les magasins de mode parisiens des bracelets en verre fabriqués par enfants qui attraperont la tuberculose à force de les souder. Mais ce n'est pas ce journaliste de radio qui les informerait. Il a bien d'autres soucis avec Fabius...