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Echec de l'OMC: un tournant dans la vie de l'économie mondiale?

Il y a dix ans à peine, les Etats influaient véritablement sur l'économie des pays. Il leur suffisait d'utiliser l'arme des taux d'intérêts, de choisir un budget comme-ci ou comme-ça... Voire de faire tourner la planche à billets. Il est vrai que l'Etat a un certain nombre de pouvoirs régaliens, comme celui de battre monnaie, de lever une armée, etc. Cependant, le temps passant, l'économie mondiale a quelque peu évolué. Les Etats ont organisé leur propre mutilation et comme s'ils se coupaient les bas, ils ont mise en musique l'indépendance des Banques Centrales. La tendance était à la dérégulation. Dès lors, un gouvernement ne peut plus ni user de l'arme des taux, ni composer le Budget de son choix au risque de subir une sanction violente de la part de la banque centrale qui a, elle, tout le loisir d'augmenter les taux d'intérêts. En cela, elle peut faire pression sur un gouvernement qui estimerait que croissance peut rimer avec Etat-Providence...

Alors que c'était le cas il y a dix ans, aujourd'hui, plus un marchés financier ne tremblerait avant la publication du Budget de l'Etat. Ils auraient plutôt tendance à éternuer avant la publication des bénéfices trimestriels de telle ou telle grande entreprise. Mais même celles-ci ne sont pas grand chose dans ce vaste champ de forces qui interagissent et forment un équilibre fragile: l'économie mondiale actuelle. En effet, leurs dirigeants sont à la merci des "zinzins", les investisseurs institutionnels. Derrière ce terme, se cachent les fonds de pension, les banques, et quelques autres gros investisseurs qui font la pluie et le beau temps sur les marchés. Ils peuvent même destituer (les conseils d'administration servent notamment à cela) les présidents d'entreprises qui n'auraient pas atteint la rentabilité imposée en début d'exercice... Cette pression finit par créer des situations étranges comme celle de Michelin qui annonce des licenciements alors que l'entreprise réalise de très conséquents bénéfices. Comme le disent les journalistes financiers, Michelin "crée de la valeur". C'est à dire qu'elle fait  grimper le cours de l'action... Et non pas qu'elle embauche, investit en R&D ou construit de nouvelles usines pour vendre plus. Non, elle crée de la valeur en licenciant...

Dans le même genre, on trouve quelques institutions internationales comme le F.M.I., la Banque Mondiale, l'OCDE ou la Banque des Règlements Internationaux... On observe ainsi comment un organisme (le FMI) créé après la seconde guerre mondiale pour soutenir un système monétaire mondial qui n'existe plus sous cette forme là depuis 1973 arrive à transformer un pays africain (le Rwanda) autosuffisant sur le plan agricole, en pays subissant la famine. Il faut dire que les "experts" de Washington, qui n'ont normalement aucune légitimité pour régler des problèmes comme les questions sociales ou agricoles, s'ingénient à établir des politiques économiques pour les pays malades en faisant tourner des modèles éco nourris à base statistiques fausses. Bilan des courses, un gamin muni d'un peu de bon sens saurait qu'il va dans le mur. Pas les "experts" du Fonds.

Moi ou le chaos!

Mais quoi qu'il arrive, ces institutions tenteront de conserver la situation "en l'état". Surtout, il faut que rien ne change au risque de perdre un certain nombre d'avantages... On dirait "moi ou le chaos"... Il faut lire la prose de la Banque des Règlements Internationaux (BRI), l'institution chargée de veiller à la bonne santé du système financier mondial (oui, il s'agit d'un raccourci, mais qui évitera de lasser le lecteur): "Le fonctionnement d’une économie de marché peut présenter des zones d’ombre, en particulier lorsque les marchés des capitaux sont très libéralisés et que les anticipations sont vouées à des cycles d’optimisme et de pessimisme. Ce constat ne devrait cependant pas nous masquer les avantages considérables de ce système et l’absence d’alternative plausible. La véritable tâche qui nous attend est d’améliorer ce que nous avons, avant que d’autres formules proposées ne commencent à paraître plus attrayantes qu’elles ne le sont réellement. Des initiatives efficaces et bien dosées dans le temps, visant à réduire la probabilité d’un retour à une réglementation beaucoup plus étroite et à un contrôle direct de l’Etat, ne peuvent qu’aller dans la bonne direction."

Etonnant et inquiétant.

Jusqu'ici, ces acteurs de l'économie, que ce soient les gouvernements, les zinzins ou les organisations internationales, n'avaient aucun problème pour créer les règles qui leur convenaient. La BRI devait être satisfaite... Qui se souciait des négociations du GATT? Qui sait ce qu'est l'Uruguay Round? Pas grand monde. Dans l'ombre, dans les salons feutrés, nos gouvernants s'évertuaient à "produire plus de valeur" en dérégulant... Sans que la société civile n'y trouve grand chose à redire. Il faut dire que depuis des années, cette société civile se détourne de la chose publique. La politique n'est plus sa tasse de thé.

Ton OMC ne vaut pas mieux que ton AMI

Reste que l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) n'a pas résisté à la pression de la société civile qui y voyait à juste titre un cadre juridique permettant de nous renvoyer aux lois sociales du 19ème siècle en quelques instants... C'était en décembre 1998. Le retrait de la France des négociations signait l'arrêt de mort de l'AMI (qui portait bien mal son nom)... En décembre 1999, c'est la réunion de Seattle de l'Organisation mondiale du commerce qui s'achève sur un terrible constant d'échec. Encore une fois, la rue a fait comprendre aux politiques qu'ils risquaient leur place lors des prochaines élections s'ils continuaient dans cette direction. Bien entendu, ce n'est pas la seule explication à l'échec de la réunion de Seattle, mais la simple implication de la société civile dans la manière dont fonctionne l'économie mondiale est une victoire. Une  victoire de l'homme sur un système que la BRI souhaiterai conserver en l'Etat et qui pourtant gagnerait à évoluer. Car finalement, il ne tient qu'à nous, individus, de façonner une économie de marché à visage humain...

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