La Banque Directe plonge avec brio dans le Web |
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Soyons clairs, les banques françaises classiques
ne devraient pas tarder à réagir. Sans quoi, elles feraient la preuve définitive de
leur incapacité à prendre acte d'une profonde modification à venir dans leur relation
avec la clientèle. En effet, la Banque Directe
vient d'ouvrir un serveur web totalement refondu qui permet à ses clients de consulter
leurs comptes, mais également de télécharger les écritures, de procéder à des
virements internes et externes, de commander des chéquiers, d'acheter ou vendre des
OPCVM, de transmettre des ordres aux conseillers, d'ouvrir un nouveau compte ou encore,
d'éditer un RIB. Bref, il ne manque pas grand chose au serveur "Web Direct"
pour satisfaire totalement un client ou un prospect. Les comptes qui peuvent être traités sur le Web Direct sont les suivants : compte courant, FCP, carte bancaire, Codévi, livret jeune, épargne sur livret, PEL et CEL. Les quelques banques à réseau qui se sont aventurées sur le réseau des réseaux n'ont pas encore sauté le pas qui consiste à implémenter sur leur serveur web les fonctionnalités traditionnelles d'un serveur Minitel. Plusieurs arguments sont avancés pour expliquer ce retard : problèmes de sécurité, absence de marché. Au moment où la zone euro se construit, au moment où l'économie se mondialise - et ce n'est pas un vain mot avec le développement d'Internet aux Etats-Unis -, il semble que ce dernier argument, notamment dans le secteur bancaire, soit, au mieux, peu crédible et au pire, le reflet d'un manque de vision stratégique à long terme. Bernard Auberger, président de la Banque Directe ne s'y trompe pas. Il veut "rester modeste" et ne s'aventure pas dans des prévisions hasardeuses de rentabilité de ce service. Il reste pragmatique et indique qu'il s'agit d'un nouveau moyen pour le client d'entrer en relation avec sa banque qui s'ajoute à d'autres (téléphone, Minitel, serveur vocal, fax, courrier, conseiller). La banque estime cependant qu'il lui faudra trouver quelque 1.600 clients pour amortir son investissement (environ 1 million de francs). "Nous avons choisi de faire la course en tête vers la banque de demain", indique modestement Bernard Auberger. De fait, il est clair qu'avec un tarif attractif (30 francs par mois) et un service déjà très complet qui devrait encore se développer avec l'apparition prochaine d'outils de simulation pour l'épargne ou les prêts, mais également de gestion de portefeuille, la Banque Directe prend une longueur d'avance sur la concurrence. Dans le processus d'entrée sur le World Wide Web, la Banque Directe bénéficie de l'avantage que confère aux sociétés du groupe Compagnie Bancaire la présence en son sein de L'Atelier, cellule de veille technologique. L'Atelier a en effet développé et hébergé dès octobre 1995 le premier serveur web de la banque directe (comme il l'a fait pour Cortal, l'Ufb-Locabail, le Cetelem et d'autres) lui offrant ainsi une vitrine et un outil de "sondage" du marché. De même, lorsque Jacques Lanoë, Directeur général de la Banque Directe, évoque des outils de simulation d'épargne et de prêt à venir sur le Web Direct, on ne manquer de penser aux très intéressants développement en langage Java mis en place pendant un temps par L'Atelier sur le web de Cortal KITETOA
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